lundi 11 mai 2020

Du N95 au P100 : comprendre l'utilité des masques contre le coronavirus

Du N95 au P100 : comprendre l'utilité des masques contre le coronavirus

Quel est l’avantage de chaque masque? À qui sont-ils réservés? Et comment nous protègent-ils?
COVID-19 : les masques sont complémentaires aux mesures d'hygiène mises en place dans le cadre de la distanciation sociale.
COVID-19 : les masques sont complémentaires aux mesures d'hygiène mises en place dans le cadre de la distanciation physique.
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX
La progression rapide du coronavirus incite les Canadiens à se procurer des masques, peu importe leur type. Toutefois, les masques ne s'équivalent pas tous, et leur usage est différent pour chacun. À qui sont-ils réservés? Qui devrait — ou ne devrait pas — les porter? On fait le tour de la question.

Un masque N95
Un masque N95
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX

Les respirateurs N95

1. Les masques respiratoires N95 protègent ceux qui les portent contre les aérosols infectieux. Un aérosol est une gouttelette en suspension dans l’air. Utilisés correctement, les N95 ont une capacité de filtration minimale de 95 %.
2. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) indique qu’ils peuvent filtrer des particules aussi petites que celles de 0,3 micron. Le masque N95 offrirait une meilleure protection que le masque chirurgical.
3. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rappelle que, pour être efficace, le masque N95 doit être fermement ajusté au visage en scellant le nez et la bouche. Il n’est pas recommandé chez les individus portant la barbe, car la pilosité faciale entrave l’étanchéité du contour du masque.
4. Les masques N95 sont réservés à l’usage presque exclusif du personnel de la santé. L'INSPQ affirme qu'« ils devraient être utilisés par des gens formés à les utiliser correctement ».
5. En raison de la pandémie de la COVID-19, les N95 sont très demandés partout dans le monde. En réaction à cette pénurie, des hôpitaux ont commencé à tester le nettoyage de masques afin qu'ils puissent être réutilisés. L’INSPQ dit qu’un masque peut être réutilisé s’il est réservé à l’usage d’un seul travailleur de la santé. Notons que le fabricant américain 3M n’en recommande pas la réutilisation.

Un masque chirurgical.
Un masque chirurgical
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX

Les masques chirurgicaux

1. Les masques chirurgicaux sont moins étanches et plus souples que les N95. Ils sont également plus amples. Par conséquent, l’ASPC soutient qu’ils n’offrent pas le même niveau de filtration. Ils sont efficaces pour filtrer de grosses gouttelettes, mais leur capacité à filtrer les aérosols est limitée et varie selon les modèles.
2. L’INSPQ précise que les masques chirurgicaux peuvent servir de barrières aux gouttelettes infectées qui ont un diamètre de plus de 5 microns. Les masques chirurgicaux résistent aux fluides corporels, aux micro-organismes et aux particules.
3. L’ASPC soutient que ces masques sont essentiellement réservés au personnel soignant qui offre des soins aux patients infectés par la COVID-19. L’INSPQ en fait aussi la recommandation pour les personnes symptomatiques se déplaçant vers un établissement de santé et les travailleurs des services essentiels obligés d’effectuer des tâches à moins de deux mètres de distance.
4. Seraient-ils efficaces lorsqu'ils sont portés par la population générale? Malgré la réalisation de plusieurs études sur ce sujet, il n’y a pas de consensus, indique l’INSPQcar la qualité de la méthodologie de ces études est relativement limitée et les résultats sont très hétérogènes.
5. S’ils ne sont pas endommagés et que les courroies sont intactes, les masques chirurgicaux peuvent être utilisés au-delà de leur durée de vie, évalue l’ASPC.

Des masques artisanaux.
Des masques artisanaux
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX

Les masques artisanaux

1. Les masques artisanaux ou faits à la maison sont des masques en tissu fabriqués à partir d'articles ménagers tels que des draps ou des maillots en coton.
2. L’INSPQ rapporte que très peu d’études ont été menées sur ces types de masques. Il semble peu probable que ces masques protègent leur porteur contre l’acquisition du virus, dit-elle, mais ils pourraient avoir une certaine efficacité à limiter la projection de gouttelettes dans l’environnement.
3. L’ASPC en permet l’utilisation pour de courtes périodes lorsqu’une personne asymptomatique se trouve dans un lieu où il est difficile de respecter une distanciation physique, comme dans les transports en commun. Toutefois, les masques artisanaux ne sont pas destinés au personnel du milieu hospitalier.
4. Les masques artisanaux peuvent empêcher le porteur de se toucher le nez et la bouche, mais ils servent avant tout à protéger les autres, précise l’ASPC. Ils ne remplacent pas les mesures d'hygiène mises en place dans le cadre de la distanciation physique, mais ils représentent une mesure additionnelle.
5. Finalement, l’ASPC et l’INSPQ tiennent à préciser que les masques peuvent présenter des risques de suffocation pour les bébés et les enfants de moins de 2 ans, les personnes ayant des troubles respiratoires et les personnes inconscientes, inaptes ou incapables de les retirer sans aide.

Un modèle d'appareil de protection respiratoire
Un modèle d'appareil de protection respiratoire
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILEE FLANSBERRY-LANOIX

Les respirateurs P100

1. Les appareils de protection respiratoire sont des masques qui, normalement, servent à protéger les travailleurs de la construction contre l’exposition au plomb, à l’amiante ou aux solvants. Ils sont moins populaires que les autres types de masques, mais certains les considèrent comme une option de rechange pour se protéger contre la COVID-19. 
2. Utilisés correctement avec le bon filtre (le P100), ils seraient encore plus efficaces que les N95 : ils ont la capacité de filtrer 99,97 % des particules en suspension dans l’air.
3. Toutefois, ni l’ASPC ni l’INSPQ n’en font mention dans leur documentation sur la COVID-19.

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