La Famille, le vrai pays Couleurs et saveurs du
Viêt Nam
Il y a des Estriens aux passeports de toutes les couleurs. Avant d’avoir celui avec la feuille d’érable, certains ont eu un passeport du Viêt Nam, du Pérou, de l’Afghanistan, du Brésil, de la Côte d’Ivoire, entre autres! La Tribune vous invite à faire un plongeon au cœur de certaines de ces communautés culturelles. À toutes les deux semaines durant l’automne, nos journalistes vous convient à un rendez-vous festif dans nos pages afin de mieux vous faire connaître ces communautés qui colorent notre région.
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4 septembre 2021 13h42
PartagerLa communauté Vietnamienne a recu de FCCE (Fédération des communautés culturelles de l'Estrie:
Distinctions Régionale Immigration
SONIA BOLDUC
La Tribune
Sherbrooke — On parlera peu de la guerre. Et pas vraiment de politique. Dans ce reportage, mais surtout dans le quotidien de la communauté vietnamienne qui s’est expatriée au fil des décennies depuis 1975, parfois un peu avant. Parce que le silence est d’or. Et de paix.
La guerre. 1975, chute de Saïgon. Le conflit qui déchire le pays depuis deux décennies prend fin, deux ans après le retrait officiel des troupes américaines, des années après qu’elles s’y soient enlisées. Les communistes du nord prennent la destinée du pays en main. Au sud, certains quittent, d’autres décident de croire à la reconstruction, s’y engagent, pour toujours ou jusqu’à la désillusion, puis l’exil.
« Ici, tous les Vietnamiens ont des histoires différentes. Certains sont arrivés comme boat people dans les années 70, pendant et à la fin de la guerre. D’autres sont venus plus tard. Plusieurs viennent du sud, d’autres du nord. Ce qu’ils ont vécu avant, pendant et après la guerre est différent, leurs visions sont différentes. Il faut respecter ça. On n’aborde pas ces sujets, ça évite d’ouvrir de vieilles blessures et de provoquer des tensions dans la communauté », explique Huy-Khôi Mai, vice-président de l’Association vietnamienne de Sherbrooke, pressenti pour remplacer le président vétéran Van-Nha Tran, qui déménagera à Montréal sous peu afin d’y rejoindre ses quatre enfants.
Aujourd’hui dans la soixantaine, Van-Nha Tran est le seul des Vietnamiens interviewés pour ce reportage qui aborde au fil de son récit le plan de reconstruction des communistes d’après-guerre (voir autre texte).
La famille d’abord
Bien que les autres Vietnamiens d’origine évitent guerre et politique, ils se font généreux de leur culture, de leurs valeurs, de leurs histoires, de la famille.
La famille, c’est le pays des Vietnamiens. « C’est vrai », concède tour à tour Kim-Doan Nguyen et Thu-Hien Nguyen, la première mère de trois grands adultes, la seconde de deux adolescents.
« Mon énergie a toujours été mise en priorité sur les enfants, et maintenant sur nos petits-enfants, confie Kim-Doan Nguyen. On aimerait garder les valeurs familiales. À la maison, on parle vietnamien. En fait, c’est un mélange de vietnamien et de français parce que les enfants ont moins de vocabulaire vietnamien. Mais quand les enfants étaient jeunes, on prenait le temps de participer aux activités avec l’association vietnamienne pour transmettre des valeurs importantes comme la reconnaissance, l’empathie, le respect, mais aussi leur permettre d’entendre et de parler vietnamien. Il y a déjà eu assez d’enfants dans la communauté pour qu’on organise une école de langue de fin de semaine. »
Au plus fort de l’exode vietnamien, en 1975, ils ont été un millier environ à se retrouver à Sherbrooke, l’une des villes ciblées par le gouvernement pour les accueillir. Presque 50 ans plus tard, on dénombre entre 50 et 75 Vietnamiens établis à Sherbrooke à temps plein, la communauté grimpe à 300 personnes peut-être, si l’on compte les étudiants qui passent par l’Université de Sherbrooke.
L’université, l’éducation, les hautes études, c’est un autre incontournable de la culture vietnamienne. « C’est primordial », s’entendent tous les Vietnamiens rencontrés ici.
« Que mes enfants décident après leurs études d’exercer le métier qu’ils veulent, quelque chose qu’ils aiment, je n’ai aucun problème avec ça. On peut bien gagner sa vie au Canada peu importe le métier qu’on exerce. Mais aller chercher son éducation et ses diplômes avant, c’est très important », explique Van-Nha Tran, enseignant de formation dont les quatre enfants sont dentiste, oncologue, avocate et youtubeur… diplômé en administration.
Double nationalité
Kim-Doan Nguyen avait commencé son année préparatoire universitaire quand elle a quitté le Viêt Nam en 1971 grâce à un programme gouvernemental d’études à l’étranger.
« Étudier à travers les attaques terroristes et les manifestations, ce n’était pas facile », se souvient celle qui a obtenu son doctorat en chimie et en physique en 1982, à l’Université de Sherbrooke, là où elle a œuvré comme chercheuse et enseigné pendant 34 ans.
« J’ai toujours été à contrat, je n’ai jamais eu de permanence, note-t-elle. On prend ce qui passe et on s’en contente. Je me suis ajustée à la situation, ça prend de l’ouverture. Et j’aime le Canada, c’est un pays paisible, accueillant. »
C’est pour des raisons similaires que Thu-Hien Nguyen a décidé de rester au Québec. Arrivée pour son doctorat en 2009 après douze années d’enseignement du français au Viêt Nam, elle avait envie d’y poursuivre son aventure. « Voyant les conditions de vie et de travail supérieures ou plus avantageuses au Québec, j’ai décidé de faire une demande d’immigration pour ma famille. Nous sommes maintenant mes enfants et moi citoyens canadiens. Nous avons la double nationalité », raconte l’enseignante et conseillère pédagogique, qui aurait bien aimé convaincre sa mère de la suivre.
« Elle est venue quatre fois, mais sa vie est là-bas, se résout Thu-Hien Nguyen. Mais quand elle vient, c’est la fête, les enfants sont curieux. Il s’intéresse à elle, au pays. »
Mais les immigrants de première génération voient leurs enfants embrasser à la fois leur culture vietnamienne et celle de leur pays d’adoption. « Je suis ici depuis 2010, et je vois une communauté qui change, note Huy-Khôi Mai. Il y a ici plus de liberté, on ne peut empêcher les jeunes de prendre leurs décisions et une page se tourne, inévitablement. On leur transmet une part de notre culture, mais après, ce sont eux qui décident, c’est bien. Ils profitent de la liberté qu’ont cherchée leurs parents. »
« Nous sommes maintenant mes enfants et moi citoyens canadiens. Nous avons la double nationalité », raconte Thu-Hien Nguyen, enseignante et conseillère pédagogique, qui aurait bien aimé convaincre sa mère de la suivre.
LA TRIBUNE, MICHELLE BOULAY
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4 septembre 2021 13h42
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Travailler, ce n’est pas trop dur
SONIA BOLDUC
La Tribune
Sherbrooke — Van-Nha Tran a cru qu’il pouvait aider à la reconstruction de son pays. Lorsque la guerre prend fin en 1975 avec la chute de la République du sud Viêt Nam et pendant que s’organisent précipitamment les premières vagues de départs, ce jeune universitaire de Saïgon espère réellement que l’heure de la réunification est venue entre le nord, d’où sa famille est originaire, et le sud où elle est venue s’installer au milieu des années 50.
« On nous disait qu’on avait besoin des jeunes pour rebâtir le pays, alors pendant 13 ans, j’ai essayé de contribuer à la reconstruction », se souvient l’enseignant qui a exercé sa profession de 1977 à 1988 dans les écoles de la capitale.
« Mais vous subissiez de la discrimination si vous n’étiez pas membre du parti communiste et vous pouviez vous retrouver dans le trouble si vous ne suiviez pas les directives du gouvernement. Même en enseignement, vous ne pouviez pas expliquer les choses honnêtement et soulever les mauvais côtés de l’histoire ou de la gouvernance. Tout ça ne servait à rien. »
« Moi je voulais commencer à travailler tout de suite, même en bas de l’échelle, et je leur répondais qu’il y a plusieurs façons de contribuer à la société. J’ai toujours préféré adopter un point de vue optimiste pour traverser les difficultés. »
— Van-Nha Tran
Alors comme d’autres avant lui, Van-Nha Tran laisse femme et enfants derrière, et fuit le pays par bateau, en 1988, tout juste avant que la Thaïlande ne ferme ses frontières aux réfugiés. Après y avoir séjourné dans un camp pendant deux ans, il débarque au Canada, en 1990, chez un cousin établi à Sherbrooke, sur la rue Simard.
Cette maison, par un concours de circonstances, Van-Nha Tran l’a rachetée d’un autre propriétaire en 1995. Installé sous un magnolia planté il y a quelques décennies par ce cousin qui l’avait accueilli, le sexagénaire parle peu de la guerre, mais beaucoup de déracinement... et d’enracinement.
« Parce que j’étais à l’université, je n’ai pas fait l’armée, et parce que je vivais dans la ville, à Saïgon, j’ai peu été touché par les combats. En 68, quand les communistes du nord sont entrés dans Saïgon, il y avait des bombardements et il fallait se réfugier dans des bunkers en sacs de sable, mais c’est tout », raconte-t-il en riant doucement.
Deux options
Il sourit encore. « Partir, ce n’était pas vraiment une question de courage, beaucoup l’avaient fait avant moi. Mais on ne savait pas ce qui allait arriver. Ou bien je n’allais pas réussir, et finir en prison, et alors j’allais me débrouiller, ou bien j’allais réussir et ramener ma famille à mes côtés le plus vite possible. C’étaient les deux options que je voyais. »
Peu après son arrivée, Van-Nha Tran trouve un emploi. Son certificat d’enseignement n’étant pas reconnu, et le père de trois enfants n’ayant pas le temps de retourner sur les bancs d’école s’il veut rapidement revoir les siens, Van-Nha Tran devient finisseur de beigne au Dunkin Donuts de la rue Wellington. « Les gens me disaient ‘‘T’es tombé à ça?! ’’ Mais moi je voulais commencer à travailler tout de suite, même en bas de l’échelle, et je leur répondais qu’il y a plusieurs façons de contribuer à la société. J’ai toujours préféré adopter un point de vue optimiste pour traverser les difficultés. »
Point de vue qui lui a permis de rapatrier sa famille quelques mois plus tard, mais aussi de gagner la confiance et le respect de son employeur dont il est devenu partenaire d’affaires en 1995. Quelques années plus tard, les deux hommes ont lancé un autre Dunkin place des Congrès, à Sherbrooke, que Van-Nha Tran a dirigé seul de 2000 à 2008 avant de diriger celui de la Wellington de 2008 à 2012.
« Quand mon boss m’a engagé en 1990, il m’a dit qu’il aimait engager des Vietnamiens parce qu’on est travaillant, lance-t-il en riant de nouveau, plus franchement encore cette fois.
« C’est vrai que c’est dans la nature vietnamienne d’être travaillant. Mais je pense aussi que lorsque vous vivez des situations difficiles, vous apprenez à vous débrouiller et à ne pas payer quelqu’un d’autre pour faire des choses que vous pouvez faire vous-mêmes. »
Après la vente de son dernier Dunkin, Van-Nha Tran a tenu un restaurant dans l’est de la ville pendant quelques années, puis une tabagie pendant quelques années encore. Parents et enfants y travaillaient à tour de rôle. Aujourd’hui, les parents ont pris leur retraite et s’apprêtent à quitter pour Montréal où les quatre enfants se sont installés une fois les études universitaires terminées.
« On ne leur a pas mis de pression pour les études, parce que, ici au Québec, tous les métiers permettent de gagner sa vie et d’être respecté, confie Van-Nha Tran. On a quand même toujours valorisé les études en leur disant de choisir quelque chose qu’ils allaient aimer. Après, le travail est important et quand on a des buts, on doit travailler pour les atteindre. »
La culture du travail
Ce n’est pas un mythe, le travail occupe une place centrale dans la culture vietnamienne. C’est une question de survie, mais aussi au même titre que l’éducation une façon d’améliorer son statut social.
« Au Viêt Nam, il n’existe pas d’avantages sociaux pour ceux qui ne travaillent pas. Si pour quelque raison que ce soit tu ne peux travailler, tu n’as rien à manger, c’est tout. Alors dans les familles pauvres, les enfants doivent travailler tôt, vendre des billets de loterie ou mendier dans la rue », raconte Thu-Hien Nguyen, docteure en enseignement.
Pas étonnant donc que même dans les milieux paysans, les Vietnamiens soient prêts à tous les sacrifices et aux longues heures de travail afin de permettre aux enfants de s’éduquer et d’accéder à de meilleures conditions de vie.
Et tout naturellement, les Vietnamiens dépensent peu, préférant mettre de l’argent de côté pour les études des enfants ou l’immigration de proches.
« En restauration ou dans un dépanneur, ce n’est pas assez payant pour embaucher, on devait y être tout le temps. Les enfants pouvaient aider les fins de semaine, ils apprenaient tôt à travailler », raconte aussi Van-Nha Tran.
Ce dernier, tout comme Kim-Doan Nguyen et bien d’autres immigrants de première génération, a aussi travaillé sans compter les heures afin de réunir leur famille et permettre à des proches de venir s’installer à Sherbrooke à leur tour. « Comme réfugié, je n’ai pas eu à ramasser beaucoup d’argent pour parrainer, mais ça en prenait pour le voyage, l’installation, tout ça. »
Et les Vietnamiens aiment le travail bien fait, ce qui les amène souvent à prolonger leurs heures jusqu’à la satisfaction de leurs patrons.
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4 septembre 2021 13h42
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À table !
SONIA BOLDUC
La Tribune
Sherbrooke — Il y a un monde entre la nourriture vietnamienne et la nourriture vietnamienne... québécoise!
« Jamais les aliments ne sont déjà mélangés dans une assiette vietnamienne traditionnelle. Les Vietnamiens qui viennent manger au restaurant ne s’y reconnaissent pas. La restauration s’est adaptée aux goûts et aux façons de faire des Québécois, mais aussi à la disponibilité des ingrédients. »
Gilbert Nguyen et Eugénie Lemire forment un couple dans la vie comme Au coin du Vietnam, restaurant mythique de la rue Galt Ouest fondé par la mère de Gilbert en 1979.
« Ç’a été le premier resto vietnamien de Sherbrooke, raconte Gilbert, le chef propriétaire. Elle en avait eu un au Vietnam et a décidé d’en ouvrir un dans notre maison, ici à Sherbrooke. Tout le monde lui disait que ça ne fonctionnerait pas. C’était plus traditionnel au départ, mais au fil du temps, on s’est adapté aux goûts des Québécois. »
Et la famille Nguyen a ouvert d’autres restos, dont Chez Linh et Aux traditions de Saïgon tenus par d’autres membres de la large famille qui, on s’en doute, travaille presque entièrement en restauration.
« La cuisine vietnamienne a plusieurs particularités dont le fait qu’il n’y a pas de transmission de recettes, remarque Gilbert Nguyen. Chaque mère, chaque famille a ses recettes et on ne les donne jamais tout à fait. Demander une recette, c’est presque une insulte, ça ne se fait pas. Chaque famille a sa tradition. Nous, notre mère n’a pas eu le choix, mais encore là, elle en a sans doute caché une partie. »
« On roule tout! »
Autres particularités de la cuisine vietnamienne insoupçonnées de ceux et celles qui n’ont jamais été accueillis à résidence ou n’ont jamais visité le pays : chaque ingrédient arrive à table dans des plats différents avant d’être sélectionné au goût de chaque convive qui, la plupart du temps, sera roulé dans une feuille de salade, de chou ou autre.
« On roule tout! » Lancent Gilbert et Eugénie en précisant qu’ils aimeraient bien un jour avoir l’opportunité d’ouvrir un restaurant vraiment traditionnel. « Ce serait un peu complexe parce qu’une bonne partie des ingrédients sont périssables comme les feuilles et les légumes. Il faudrait que ce soit autour d’un plat unique et que les clients aient l’ouverture de cette expérience à table. »
Parce que chez les Vietnamiens, le temps à table s’étire longuement et délibérément. « Tout se passe autour de la nourriture, c’est là qu’on se rencontre pour manger longuement. Le confort est très secondaire, ce qui importe c’est la nourriture et les gens. Les plats sont au centre, des protéines, des légumes, des herbes et bien sûr un bouillon. Chacun a son bouillon maison qui est unique et qui est à la base de toutes les sauces. »
« En fait, la cuisine a ceci de plus particulier encore au Viêt Nam que dans notre langue, il n’y a pas de mots pour dire “je t’aime”, confie encore Gilbert Nguyen. C’est donc en cuisinant pour les gens, en les nourrissant qu’on leur fait savoir qu’ils sont importants pour nous. »
Notes de coin de table
En savourant votre prochain rouleau, rappelez-vous que traditionnellement, les Vietnamiens…
› Mangent salé le matin, souvent d’un bol de soupe tonkinoise, de vermicelles ou de riz.
› Déposent souvent sur la table un plat salé ou caramélisé, des légumes sautés, un bouillon de légumes.
› Terminent leur repas avec des fruits, des tapiocas ou des poudings.
› Ont le sens du festin qui consiste en une table bien remplie dont les plats représentent le ciel, la terre, la mer et les montagnes, chacun accompagné d’une sauce différente, qu’elle soit aigre, salée, sucrée, pimentée. Viandes, fruits de mer, légumes et herbes viendront ajouter de la couleur et des saveurs.
› Ne boivent que très peu d’alcool, voire pas du tout
Avec la précieuse collaboration de Thu-Hien Nguyen
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4 septembre 2021 13h42
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L’art du Quan Khi Dao
SONIA BOLDUC
La Tribune
Sherbrooke — Le Quan (corps) Khi (énergie) Dao (voie) est considéré par ses adeptes comme la voie de l’énergie corporelle et trouve sa source dans la tradition sino-vietnamienne des arts martiaux. Son fondateur, Pham Xuan Tong a voulu en le nommant ainsi rendre hommage au grand maître Chau Quan Ky.
« C’est important de rendre hommage aux maîtres en respectant les familles et les noms, en ne cherchant pas à s’approprier leur réalisation », note le Sherbrookois Huy-Khôi Mai, ceinture noire et instructeur de Quan Khi Dao.
Il n’y a que deux couleurs de ceinture au Quan Khi Dao, quatre grades entre les deux qui chacun exige un travail sérieux et de la maturité.
« Porter une ceinture noire, c’est une épreuve pour aller à la guerre, juge-t-il. En fait, c’est un art très généraliste qui aborde plusieurs choses, c’est philosophique. C’est l’art de combattre le dur par le mou. Nous, les Vietnamiens, nous sommes traditionnellement plus petits que les Américains, assurément, mais que les Japonais et les Chinois aussi. Il a donc fallu se renforcir tout en restant flexible. On peut frapper fort, mais pas tout le temps, on doit se battre différemment, faire preuve d’intelligence. »
Le Quan Khi Dao est un art martial de style pieds-poings alliant flexibilité, percussions, projections, immobilisations, balayages, combats et armes.
LA TRIBUNE, MAXIME PICARD
Carnet vietnamien
La guerre du Viêt Nam opposant le Nord Viêt Nam (soutenu par la Chine et le Bloc de l’Est) au Sud Viêt Nam (appuyé par les États-Unis et leurs alliés) a duré de 1955 à 1975, bien que l’Histoire occidentale ait tendance à se concentrer sur les années de présence américaine entre 1965 et 1973…
Le Viêt Nam s’était retrouvé scindé ainsi au terme de la Guerre d’Indochine (Viêt Nam, Laos, Cambodge) qui s’étira de 1946 à 1954…
La chute de Saïgon a signé la victoire du Nord Viêt Nam et du communisme…
On estime à 3 millions le nombre de Vietnamiens ayant quitté le pays entre 1975 et 1997, dont environ 1 million sur des embarcations de fortune où ils étaient à la merci des pirates et des intempéries. Entre 200 000 et 250 000 n’ont pas survécu selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations-Unies…
Environ la moitié des Vietnamiens portent le nom de Nguyen, du nom de la dernière dynastie impériale du pays…
On prononce Nu/en…
Les femmes portent souvent outre leur prénom usuel celui de Thi pour les femmes et Van pour les hommes…
Plus nombreux sont les prénoms, plus noble est la famille dont on est issu…
Jamais les Vietnamiens n’appellent leurs parents ou grands-parents par leur prénom, ce serait un manque de respect…
Au Viêt Nam, les familles partagent souvent un même toit. Les parents habitent souvent avec leur garçon, tandis que la fille, une fois mariée, appartient à la famille de son mari…
L’autorité des parents et des proches est importante sur les enfants et sur les femmes…
L’égalité entre hommes et femmes fait lentement mais sûrement son chemin…
Il n’est pas dans la culture vietnamienne de se faire des câlins, de se toucher ou de se dire « je t’aime », une formule qui n’existe simplement pas dans leur langue.
Avec la précieuse collaboration de Thu-Hien Nguyen
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La communauté Vietnamienne a recu de FCCE (Fédération des communautés culturelles de l'Estrie:
Distinctions Régionale Immigration
pour sa contribution remarquable au développement de l'Estrie
Lettre de félicitations à Kim Đoan Nguyễn le 1er novembre 2021 pour l'implication dans le quartier par la ville de Sherbrooke
Prix Miville Maroix reçu comme bénévole de longue date en 2016 pour la fête nationale au parc Chauveau.