“Je suis très timide et mal à l’aise avec les gens. Je suis totalement vide et sec en moi et pour moi-même. Je ne
sais jamais rien d’avance. Les lumières ne me viennent que pour les autres et à mesure qu’ils me demandent”.
Cette révélation du père Huvelin, directeur spirituel de Saint Charles de Foucauld, sur lui-même, m’a comme
illuminée et libérée, car je m’y reconnaissais complètement. D’autant plus que le conférencier a fait ce commentaire:
“Il faut Huvelin le souffreteux pour guider Foucauld le fougueux”. La voie de Dieu est si mystérieuse, Dieu ne se
sert-il pas de moi comme le père Huvelin pour certaines personnes?
Ceux qui gardent l’image de moi du temps où Dieu ne s’est pas encore servi de moi, me voient seulement comme
une personne douce, mais superficielle ("simple" pour ceux qui m’aiment), ne sachant pas réfléchir, n’ayant ni
volonté, ni position, donc influençable et qui change souvent d’avis. Et comment pourrais-je en être autrement, étant
donné que je suis “totalement vide et sèche en moi et pour moi-même”? Ce caractère vide et sec me suit aussi
dans la prière, ainsi, au début, j’étais très découragée, voulant abandonner la prière, mais, malléable, il m’était facile
de suivre le conseil de demeurer fidèlement en Dieu comme un acte de foi. Puis je ne sais depuis quand, il m’arrive
d’entendre l’un ou l’autre me dit que telle parole de moi l’a beaucoup aidé, alors que je ne me rappelle même pas lui
avoir dit cela.
Ne sachant pas penser, je ne sais pas méditer, à plus forte raison, contempler la Parole de Dieu. Mais également
selon un conseil, je lis toujours les textes de la Parole de Dieu pour préparer la messe du lendemain. Pendant un
voyage, une amie qui était dans la même chambre que moi, m’a demandé ce que disait la Parole de Dieu que je
venais de lire, toute gênée, j’ai répondu que je ne me souvenais de rien. Ainsi suis-je, mais, maintenant, quand il
s’agit de partager la Parole de Dieu avec les autres, je suis débordée d’dées, alors qu’avant, je ne savais que dire,
et que, même maintenant, lisant toute seule la Parole de Dieu, je continue de n’avoir aucune idée. Puis, de plus en
plus de personnes sont venus me faire des confidences, au début, je les ai écoutées comme une poubelle qui
recevait ce dont elles voulaient se débarrasser, mais, après, Dieu m’a donné de leur parler de telle manière que,
désormais, elles me considèrent comme leur “guide spirituelle” et pour tout problème, elles me demandent de
discerner pour elles et semblent être satisfaites de mes opinions.
Pourtant, “je ne sais jamais rien d’avance, les lumières ne me viennent que pour les autres et à mesure qu’ils me
demandent”. Par conséquent, j’ai très peur quand on me dit de penser par moi-même afin de faire un discernement
personnel. J’ai besoin de catalyseurs pour réagir: pour les autres, ce sont leurs épanchements ou leurs questions;
et pour moi-même, ce sont des événements, des rencontres, des conflits qui m’arrivent comme “par hasard”. Si
après, je dois faire un choix, je verrai la volonté de Dieu dans ce que, par nature, je ne veux pas ou ce qui exige de
moi le plus de sacrifices. Ces choix, je les fais toujours avec sénérité et sans hésitation, ainsi, quand la décision est
prise, je ne change jamais d’avis. Ce qui me rend plus convaincue que c’est la volonté de Dieu et que c’est lui qui
garantit ma fidélité.
Toutefois, aujourd’hui, je suis toujours vue comme quelqu’un qui change souvent d’avis et cela blesse parfois les
autres. Ne sachant pas réfléchir d’avance, je ne fais aucun plan pour moi, et ne vivant plus que pour les autres, je
fais ce que je pense être le mieux pour eux dans le moment présent. Me voyant tourmentée, une amie m’a
réconfortée en disant que je ne change pas d’avis, je suis juste flexible et change de programme pour d’autres
personnes ou pour un plus grand besoin, je le fais donc par amour et il n’y a rien de mal. Entendant cela, j’ai été
quelque peu soulagée, mais, à travers la parole du père Huvelin, je réalise que, des fois, je change d’avis non pas
pour quelqu’un d’autre mais pour moi-même. Il s’avère que, étant “très timide et mal à l’aise avec les gens”, après
avoir accepté d’assister à une occasion regroupant un grand nombre de personnes, à la dernière minute, je refuse
souvent d’y aller. En fait, généralement, je décline l’invitation dès le début, mais si on essaie de me convaincre, je
finis par accepter. J’espère que maintenant, connaissant la cause et ne voulant blesser personne, il me sera plus
facile d’être plus catégorique.
Mes amis, si jamais je vous ai blessés en changeant d’avis d’une manière ou d’une autre, je vous prie de me
comprendre et de me pardonner! Pour compenser, dans les moments difficiles, si vous ne savez plus à qui avoir
recours, appelez-moi, je viendrai sans tarder, et soyez certains qu’à ce moment-là je ne changerai jamais d’avis!
ULTD & ltd
22/05/2022
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire