dimanche 25 juin 2023

La lettre alternatif bien-être -Rodolphe Bacquet


Cette façon de prévenir votre risque de démence ne vous demandera aucun effort, au contraire

Chers amis,

Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez que la sieste est l’un de mes sujets – et l’une de mes activités – préférés.

J’ai déjà consacré plusieurs lettres[1] à ses bienfaits contre les risques cardiovasculaires, le diabète, la sensibilité aux virus ou encore la dépression.

Une toute nouvelle étude vient d’ajouter une puissante corde à cet arc : la sieste serait un puissant protecteur contre la démence liée à l’âge et notamment Alzheimer.

Oui, la taille compte

La relation entre le fait d’effectuer une courte sieste quotidienne (5 à 15 minutes) d’une part et de meilleures performances cognitives d’autre part, est établie depuis plusieurs années[2].

Cette fois-ci, des chercheurs californiens et uruguayens ont voulu étudier les données biomédicales de près de 380 000 personnes âgées de 40 à 69 ans et enregistrées dans une vaste étude britannique.

Ce qu’ils ont scruté à la loupe, c’est le rapport entre la taille du cerveau et l’habitude de faire la sieste.

Pourquoi la taille du cerveau ?

Parce que si le volume du cerveau n’est pas prédictif de l’intelligence du sujet (je vous en parlais dans une lettre l’an dernier[3]), il est en revanche représentatif de son état de santé.

Le cerveau, comme beaucoup d’autres de nos organes, comme les muscles, a tendance à rétrécir avec l’âge.

Un cerveau vieillissant et en mauvaise santé se contracte et s’assèche à la manière d’un pruneau séché ; c’est particulièrement spectaculaire avec la maladie d’Alzheimer :

A gauche : un cerveau sain ; à droite : un cerveau atteint de la maladie d’Alzheimer

Cet assèchement et ce rétrécissement, si l’on sort du cas pathologique extrême de la maladie d’Alzheimer, sont un phénomène parfaitement normal de sénescence, c’est-à-dire dû au fait de vieillir : comme vos rides, vos cheveux blancs ou la perte de densité osseuse.

Mais, comme les rides, les cheveux blancs et la perte de densité osseuse, si le phénomène est inéluctable, il ne se produit pas à la même vitesse pour tout le monde – et dans certains cas on sait exactement comment les ralentir, y compris les ralentir spectaculairement.

Et dans le cas de la taille du cerveau, l’un de ces outils serait la sieste. 

Un cerveau 2 ans et demi à 6 ans et demi plus jeune !

En consultant les données biomédicales de ces centaines de milliers de patients et en les confrontant aux informations déclaratives qu’ils avaient donné sur leurs habitudes, les chercheurs ont observé que la taille du cerveau de ceux qui faisaient régulièrement la sieste était plus volumineuse que celle de ceux n’en faisant pas.

Autrement dit : ils avaient un cerveau en meilleure santé et plus jeune, selon les cas, de 2,6 à 6,5 ans que les non-adeptes de la sieste.

Les chercheurs ne se sont pas intéressés, pour cette étude, à des zones plus spécifiques du cerveau comme l’hippocampe, ou au temps de traitement de l’information : mais c’est la première étude établissant un lien indiscutable, au sein d’une vaste population, entre la sieste et la taille totale du cerveau.

Or le volume du cerveau étant prédictif du risque de souffrir ultérieurement d’une démence, les auteurs concluent que faire régulièrement une sieste est un puissant facteur de protection contre certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer[4].

Les médicaments les plus efficaces sont les plus simples !

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


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