Tylenol, Advil, Aspirine, Robaxacet… Quel médicament pour quelle douleur ?
Quand la fièvre ou la douleur frappe, on se tourne le plus souvent vers des médicaments en vente libre. Mais l’offre d’analgésiques (antidouleurs) est vaste. Tylenol, Advil, Aspirine, Robaxacet, comment s’assurer de choisir le bon ? On a posé la question au pharmacien Philippe De Grandpré.
L’acétaminophène (Tylenol, Tempra)
En cas de mal de tête, de fièvre ou de douleur, l’acétaminophène est une excellente option. « Il est beaucoup moins irritant pour l’estomac que d’autres antidouleurs et est très bien toléré par la plupart des gens », dit Philippe De Grandpré. De plus, il interagit moins avec d’autres médicaments.
Ses diverses déclinaisons – extra fort, douleurs arthritiques, gélules – ne diffèrent que par la vitesse de libération de l’ingrédient actif et leur durée d’action. On doit suivre la posologie à la lettre puisque, pris en trop grande quantité, l’acétaminophène peut entraîner des problèmes au foie.
L’ibuprofène (Advil, Motrin) et le naproxène (Aleve, Motrimax)
L’ibuprofène et le naproxène sont des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Comme l’acétaminophène, ils ont des effets sur la fièvre et la douleur, mais également sur les douleurs causées par l’inflammation. « C’est ce qu’on appelle l’hyperalgésie, un état qui nous rend plus sensible à la douleur. Un peu comme un coup de soleil rend intolérable la moindre petite tape », illustre le pharmacien.
Les AINS comportent toutefois de nombreux effets indésirables. Par exemple, ils accroissent le risque de saignements digestifs et d’ulcères. Ils peuvent aussi nuire au fonctionnement des reins et faire augmenter la tension artérielle. C’est pourquoi ils sont contre-indiqués si on souffre de troubles digestifs, cardiaques ou rénaux.
Tous les AINS sont en vente libre, c’est-à-dire obtenus sans ordonnance. Cependant, l’ibuprofène à forte dose et le naproxène sont placés derrière le comptoir du pharmacien. Il faut donc lui en faire la demande pour qu’il puisse l’inscrire à notre dossier.
L’acide acétylsalicylique ou ASS (Aspirin)
« On n’utilise presque plus l’aspirine pour traiter la douleur, de nos jours. Son usage se limite maintenant à la prévention pour les personnes atteintes d’une maladie cardiaque », indique Philippe De Grandpré. C’est que l’acide acétylsalicylique a un effet antiplaquettaire qui prévient la formation de caillots et diminue donc les risques d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral. Toutefois, cette molécule est toxique à forte dose et peut causer de graves troubles rénaux.
Le diclofénac (Voltaren)
Le diclofénac en gel permet une action antidouleur ciblée, puisqu’il contourne le système digestif et la circulation sanguine. « Par contre, il faut que la source de la douleur puisse être atteinte de cette façon, prévient Philippe de Grandpré. Si on a mal à l’articulation de la hanche ou que le nerf sciatique est coincé, il y a trop de couches de graisse et de muscles à traverser. » Son emploi sous cette forme est donc plus adéquat pour soigner une douleur au poignet, aux doigts ou au genou, par exemple.
Le méthocarbamol (Robaxacet)
Les relaxants musculaires en comprimés sont surtout utilisés pour les douleurs spasmodiques ou les fortes raideurs musculaires. Le plus souvent, ils contiennent également de l’acétaminophène. On doit donc veiller à ne pas dépasser la dose quotidienne maximale si on les combine avec du Tylenol, par exemple. On les prend en général au coucher, car ils peuvent causer de la somnolence. « Ces médicaments ne sont pas toujours nécessaires. Bien souvent, l’application de compresses chaudes ou froides peut être tout aussi efficace. Ça vaut la peine de s’informer auprès de son pharmacien », précise Philippe De Grandpré.