RÉINVENTER L’ART DU « KLIK »
PixMob, qui crée des « expériences de foule » à l’aide d’objets lumineux, s’apprête à lancer une nouvelle gamme de produits évolués pour en offrir plus à ses clients. L'entreprise, qui a beau compter de grosses pointures comme Microsoft, la National Basketball Association (NBA), Pepsi ou Taylor Swift parmi ses clients, son nom ne sonne aucune cloche au Québec, ou presque.
MAXIME BERGERONLA PRESSE
Chef de division Innovation digitale de Pixmob Charles Trương avec le Maire Coderre
« Notre renommée au Québec, on n’en a pas, mais partout dans le monde où on va, les gens nous connaissent, résume Vincent Leclerc, associé et directeur de la création de PixMob. Plus de 99,5 % de notre chiffre d’affaires est hors Québec. On travaille partout sauf ici. »
PixMob, pourtant, a connu une croissance fulgurante depuis sa fondation officielle en 2010 à Montréal. Sa spécialité ? La création « d’expériences de foule » avec ses bracelets et autres objets lumineux distribués aux spectateurs, qui scintillent et clignotent de façon synchronisée. Les produits conçus par la PME se retrouvent bon an, mal an, dans 300 événements majeurs partout dans le monde.
« On ne travaille pas sur la scène, on ne travaille pas avec les artistes, on travaille avec les gens dans la foule », explique Vincent Leclerc.
« Dans un spectacle, il y a une énergie indéniable dans la foule qui compte pour une grande partie du concept. Je vois là un très grand potentiel, et ce n’est encore que le début. »
— Vincent Leclerc, associé et directeur de la création de PixMob
CIRQUE DU SOLEIL
PixMob a frappé son premier grand coup dès 2010, lorsque le Cirque du Soleil a fait appel à ses services pour l’épauler lors du lancement de la console Kinect de Microsoft. La toute jeune PME a eu à peine 10 semaines pour créer un système de costumes aux épaulettes lumineuses, qui a permis de donner une ambiance futuriste à la cérémonie.
« Ça nous a donné une belle visibilité avec ces deux gros clients, dit Vincent Leclerc. Dès le départ, on est partis à l’international. »
L’entreprise a multiplié les événements de haut niveau depuis. PixMob a notamment participé à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi, au spectacle de la mi-temps du Super Bowl 2014 et à l’Eurovision 2013. L’an dernier, le groupe a aussi fourni 2,5 millions de bracelets lumineux aux spectateurs de la tournée 1989 de la chanteuse Taylor Swift. Ces objets interactifs, contrôlés à distance, faisaient partie intégrante de l’expérience visuelle du spectacle.
PixMob compte aujourd’hui 70 employés dans ses nouveaux locaux d’un ancien bâtiment industriel du quartier Ahuntsic. Son chiffre d’affaires se situe dans une fourchette de 10 à 30 millions, et un nouveau chapitre de la PME s’ouvrira la semaine prochaine avec le lancement d’un nouveau produit.
UN SIMPLE « CLIC »
Si la croissance est au rendez-vous, les dirigeants de PixMob reconnaissent avoir du mal à fournir une proposition d’affaires chiffrée à leurs clients. En quoi leurs bracelets et autres articles lumineux permettent-ils d’augmenter la valeur des billets pour leurs événements ? Bien difficile à dire… jusqu’à maintenant.
La nouvelle gamme de produits qui sera lancée mardi prochain – appelée Klik – devrait permettre de résoudre cet enjeu. Alors que les produits utilisés jusqu’à maintenant étaient unidirectionnels et activés à distance par un opérateur, les nouveaux bracelets et médaillons de la gamme Klik permettront une interaction entre les utilisateurs, grâce à la technologie Bluetooth.
Selon les patrons de PixMob, la gamme Klik devrait entre autres séduire la clientèle des congrès et autres rassemblements d’affaires. Les utilisateurs des bracelets auront accès à une plateforme sociale – un peu comme une page Facebook – où ils pourront enregistrer des moments forts des conférences par un simple « clic » sur leur bracelet. Cette fonction leur évitera d’être déconcentrés par la prise de notes ou la captation d’images avec un téléphone.
Les participants pourront aussi échanger instantanément leurs coordonnées en appuyant sur un bouton. Ils n’auront qu’à se connecter à leur page ultérieurement pour retrouver tout le matériel et les contacts qu’ils auront accumulés en « cliquant ».
« On a une grosse philosophie derrière ça, c’est d’éloigner les gens de l’écran. On est tous d’accord que c’est un problème, le téléphone cellulaire, dans les contextes sociaux, dit Vincent Leclerc.
« On offre toute la puissance d’un réseau social, que ce soit au niveau de la création de contacts, d’enregistrer des moments forts de ton expérience de vie, mais sans l’espèce de trou noir du téléphone. »
— Vincent Leclerc
QUANTIFIER LA PLUS-VALUE
La nouvelle technologie permettra à PixMob de quantifier la valeur ajoutée qu’elle peut apporter aux organisateurs d’événements, estime Vincent Leclerc. Les produits de la gamme Klik ont été testés avec succès dans plusieurs événements au cours des derniers mois, dont le lancement de la programmation de NBC South America au Mexique.
« On pourra maintenant dire à l’organisateur : grâce à nous, tu as eu un nombre X d’échanges de contacts, explique l’entrepreneur. Grâce à toutes les données qu’on génère, ça permet de dire à l’organisateur si son contenu était pertinent, si les gens restaient dans les conférences, qui restait dans les conférences, quel type de profil de personnes était le plus engagé dans les événements. »
Même si l’aspect artistique demeurera présent, l’analyse des données numériques sera amenée à prendre de plus en plus de place dans les activités de PixMob, croit Jean-Olivier Dalphond, l’un des trois associés avec Vincent Leclerc et le président David Parent.
« Souvent, j’explique que la lumière, c’est notre base. On a ajouté un étage, qui est tout le côté données numériques, social. Ensuite, on va rajouter d’autres étages par-dessus ça », conclut-il.
FORCES
— Solide réputation à l’échelle internationale
— Position dominante dans l’industrie de « l’expérience de foule »
— Portefeuille de clients de haut niveau
FAIBLESSES
— Difficulté d’offrir une proposition de valeur chiffrée aux clients
— Nouvelle concurrence chinoise à bas prix
— Difficulté de concurrencer les salaires offerts dans l’industrie du jeu vidéo
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