Un patient Covid sur cinq pourrait développer des troubles psychiatriques selon une étude britannique
D'après une étude menée par des scientifiques de l'Université d'Oxford et du NIHR Oxford Health Biomedical Research Center, un cinquième des patients ayant contracté le Covid-19 présentent des troubles psychiatriques dans les trois mois qui suivent leur contamination. L’étude a été publiée le 10 novembre dans la revue The Lancet Psychiatry et relayée par le journal The Guardian.
18% des patients Covid souffrent d’une maladie mentale dans les trois mois qui suivent l’infection
Pour parvenir à cette conclusion, les spécialistes de l'Université d'Oxford et du NIHR Oxford Health Biomedical Research Center se sont basés des dossiers médicaux de 69 millions d’américains y compris 62 354 cas de Covid-19 qui n'ont pas nécessité d'hospitalisation ni de visite aux urgences.
D’après les résultats, 18,1% des patients atteints de la Covid-19 ont souffert d’une maladie mentale dans les 14 à 90 jours qui ont suivi le diagnostic. Parmi eux 5,8% des cas étaient un premier diagnostic. Autrement dit, un individu sur cinq atteint et guéri du SARS-CoV-2 a développé un diagnostic d’anxiété, de dépression ou d’insomnie dans les trois mois qui suivent l’infection.
Pour savoir si le risque de développer une maladie mentale peut être associée à la Covid-19, les chercheurs ont analysé la survenue de ces troubles psychiatriques chez des patients atteints de six autres troubles comme la grippe, une infection cutanée, une fracture d’un gros os, des calculs dans les voies urinaires, des calculs biliaires et d’autres infections des voies respiratoires. Selon les analyses, 8% des patients ont eu leur premier diagnostic enregistré de maladie psychiatrique dans les trois mois suivants l’infection contre 2,5% à 3,4% des patients qui ont subi les six autres événements de santé.
Pour Paul Harrison, professeur de psychiatrie à l'Université d'Oxford, il reste encore à prouver qu’un diagnostic de troubles psychiatriques puisse avoir un lien avec la contamination du virus. Selon lui, des recherches supplémentaires doivent être effectuées d’autant plus que certains facteurs n’ont pas été pris en compte lors de l’étude. Parmi eux, on peut citer le contexte socio-économique, le tabagisme ou encore la consommation de drogues. « Il n'est pas du tout invraisemblable que Covid-19 puisse avoir un effet direct sur votre cerveau et votre santé mentale. Mais je pense que, encore une fois, cela reste à démontrer de manière positive » a déclaré Paul Harrison.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire